Il y a 25 ans, on apprenait aux pompiers que la nuit offrait des conditions plus favorables mais les derniers événements balayent cet enseignement. Les feux changent et la nuit n'est plus synonyme de répit.
Selon une étude Canadienne, l'époque où un équipage réduit effectuait des patrouilles de nuit est révolue.
Cela marque un changement par rapport à la croyance selon laquelle l’obscurité signifie généralement des conditions plus calmes.
Presque considéré comme une évidence jusqu'alors, le sursis nocturne est aujourd'hui une tradition de l'ancien temps. Les nouveaux feux sont plus virulents, plus intenses, se propagent plus vite et offrent que très peu de répit aux soldats du feu.
C'est bien après la tombée de la nuit que les incendies les plus féroces se sont produits à McDougall Creek, réservant les pires batailles aux pompiers ayant pour conséquences la destruction totale ou partielle de près de 200 maisons et l'évacuation de plusieurs milliers de personnes.
Quelle en est la cause?
L’expérience terrain des pompiers fait écho aux conclusions de cette nouvelle étude canadienne, selon laquelle la sécheresse est le moteur des incendies de forêt qui brûlent de la nuit jusqu’au lever du soleil.
Les combustibles très secs favorisent un comportement et une croissance extrêmes des incendies la nuit, indique l’étude, bien que le réchauffement des températures érode également la «barrière climatologique» qui limite généralement les incendies nocturnes.
Selon l'un des co-auteurs de l'étude, la découverte du rôle de la sécheresse a amené son équipe à démontrer que les conditions diurnes peuvent être utilisées pour prédire comment un incendie brûlera pendant la nuit, une information qui pourrait être cruciale pour les efforts de lutte contre les feux.
Selon l'étude penser que la nuit offrira de nouveau un répit est un pari de plus en plus risqué, car les modèles climatiques prédisent que les étés deviendront plus chauds et plus secs, des conditions décrites comme une poudrière pour les incendies de forêt.
Tous les pompiers le savent, combattre les incendies de forêt la nuit est un scénario cauchemardesque.
L’obscurité gêne la visibilité et l’information disponible pour les équipages, le fonctionnement des équipements lourds est plus difficile et le soutien aérien est limité.
Il est également plus compliqué d’alerter le public sur le danger, mettant ainsi à risque les biens ainsi que les populations.
Les prévisions ne vont pas dans le bon sens car les étés seront plus chauds et plus secs, ce qui entraînera des luttes nocturnes contre les incendies. Il devient donc important d'affecter des ressources supplémentaires au "quart de nuit".
Parce qu'il sera également impossible de mettre un pompier devant chaque maison, il est de la responsabilité de chacun de prendre les mesures nécessaires pour se défendre, soi et ses biens, face à cette nouvelle menace.